Témoignage de Nadine

Victor : 13 ans, dyslexique, dysorthographique, dyspraxique.

Les difficultés rencontrées au niveau du diagnostic : A été diagnostiqué dyspraxique, lorsqu’il a passé une série de tests chez un neurologue (à 9 ans) pour établir un diagnostic de dyslexie…

 Le problème pour les parents c’est qu’une fois ces diagnostics posés, nous ne savions pas exactement ce que cela signifiait. (mise à part une certaine maladresse) Pendant environ 18 mois avant, nous avons connu ce qu’on appelle le « parcours du combattant » : Orthophoniste, guidande infantile, psychologue, médecin, psychomotricien, psychiatre, rased…..

Les difficultés rencontrées au niveau de l’intégration scolaire Dès la maternelle : difficulté pour dessiner, surtout découper, colorier pour faire les mêmes gestes que les autres enfants (danse, mime…) pour manger comme les autres, surtout, extrême lenteur. Durant toute sa scolarité dans le primaire : grande souffrance pour faire le cadeau de la fête des mère.

Impossible de manipuler du papier, de la pâte à sel correctement, du scotch etc… un détail qui empoisonnait ce qui aurait dû être une joie pour lui. Impossible de faire du sport : aucun sens de l’équilibre. donc pas de vélo de patin à roulette…. Impossible de courir aussi vite que les autres garçons de son âge, de coordonner les gestes qui consistent à courir après un ballon et à taper dedans. Exclusion de toute activité de « garçon ».

Repli vers les petits du CP. Les sorties piscines redoutables car il ne peut ni s’habiller ou se déshabiller correctement à la même vitesse que les autres, les sorties scolaires posent problèmes car pique-nique à la clé avec trop de difficultés pour gérer l’ensemble des choses à faire : porter un sac, monter descendre de l’autobus ou certaines marches sans appui, ou parcourir un terrain accidenté

Avec ses doigts impossible de lacer des chaussures ou comme en géométrie difficulté de précision) avec son corps aucun tonus, grande gêne globale. Également il lui faut beaucoup plus de temps, L’effort qu’il fait pour « suivre » l’épuise, le décourage. Il rejette l’école dans sa globalité malgré un évident désir d’apprendre qu’il reporte sur tout ce qui est micro ordinateur.

Les rééducations : nous avons privilégié les rééducations orthophoniques. Mais avant, premier essai avec un psychomotricien qui voulait le viriliser et qui nous a dit au bout d’un trimestre qu’il n’arrivait a rien avec Victor, qu’il valait mieux abandonner. Deuxième essai avec un autre, beaucoup plus psy que motricien qui a su lui faire faire mais pas de résultat. Aujourd’hui à 13 ans il ne peut toujours pas lacer des chaussures, ni couper de la viande avec un couteau ni marcher correctement sans s’épuiser sur un terrain accidenté, encore moins faire du sport. Il a tiré un trait sur tout cela. Sa seule occupation est le micro ordinateur, internet, les discutions, les forums. Grande solitude, pas de copains puisqu’il ne peut FAIRE aucune activité comme eux.

Dire ce que vous souhaiteriez: des classes adaptées, des accompagnateurs , que plus de personnels soient formés (au niveau médecine , enseignants , rééducations : ergothérapeutes, orthophonistes ….. Oh oui des classes adaptées, mais des vrais, pas les segpa ou des classes préparant à une activité manuelle car il ne peut bien évidement en exercer aucune.

Avec une dyslexie bien marquée, l’avenir professionnel est sombre, nous ne voyons pas quel type de formation diplômante peut lui proposer l’éducation nationale. Des médecins. Car aujourd’hui si l’on commence à diagnostiquer la dyslexie et à pouvoir en expliquer les conséquences, il n’en va pas de même pour la dyspraxie….

Seuls, les médecins ou les enseignants ayant dans leur entourage un dyslexique accordent une oreille attentive aux difficultés que l’on tente de leur décrire. On est encore très loin d’une véritable rééducation en matière de dyslexie. Il me semble que la dyspraxie relève plus d’un ergothérapeute, mais où sont-ils ?

Si cela se passe bien , dites pourquoi …. Cela pourrait bien se passer avec des enseignants réellement formés Cela se passe bien pour notre fils lorsqu’on lui permettait de s’exprimer oralement. Le reste du temps, cela se passe bien pour les enseignants car Victor (en 6ème) a de bons résultats car il s’épuise en classe, travaille un peu a la maison, mais nous craignons tous les jours que cet épuisement ne l’amène à manquer un peu trop, à décrocher et à ne plus aller à l’école comme cela s’est déjà produit. Malgré un contrat d’intégration, malgré un prof de français qui sait tout sur la dyslexie, il fait des dictées toutes les semaines, notées avec un double zéro. Soutient en grammaire et conjugaison.

Je crains l’écœurement probable. L’école devrait permettre à tout enfant en difficulté, et surtout aux dyslexiques, dyspraxiques, d’apprendre dans les matières ou il est le meilleur (par exemple les maths) et ne traiter les autres matières que comme de la culture générale c-a-d apprendre sans trop souffrir. Supprimer les langues étrangère à l’écrit. UNIQUEMENT à l’oral.

Et bien d’autre aménagements que, de nos jours, la télévision, l’internet rendent possible et accessible.

Nadine

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